L'appel du Kookaburra

Kookaburra

L'année 2023 a été riche en voyages pour Krebs. Toronto, New York, Québec, Austin, Los Angeles et une bonne partie du continent australien. Après avoir été confiné si longtemps, c'est un plaisir de pouvoir enfin prendre son envol.


Voyager est un cadeau. Bien sûr, cette observation peut paraître cliché, mais c'est le cas de tous les adages. Pour que cela sonne vrai, comme fondre en larmes devant une comédie romantique des années 90 dans l'avion, il faut de la vulnérabilité. On crée un espace pour quelque chose de nouveau. Et c'est précisément pourquoi le voyage est si efficace pour nous sortir du train-train quotidien. Le voyage impose la nouveauté. Prendre l'avion, c'est découvrir de nouveaux fuseaux horaires, une nouvelle faune et une nouvelle flore, et de nouvelles coutumes locales. Mais si la réponse est de ne pas se mettre mal à l'aise, on n'aura pas de perspective élargie. Autant rester chez soi.

Comment rentrer à la maison

Ce qui compte ici, c'est au-delà du voyage, du voyage en avion, des sorties nocturnes et des espèces d'oiseaux étranges que vous répertoriez. Il s'agit de voir votre journée type à la maison. Revoir votre journée de travail de huit à dix heures, puis accomplir vos millions d'autres tâches ennuyeuses et répétitives avec un regard neuf.


Ce n'est pas facile. Cela demande des efforts, et si vous êtes comme moi, la plupart du temps, vous n'aurez pas l'énergie de voir les choses sous cet angle. Il y a de nombreuses années, j'ai effectué un stage d'été à Reykjavik, en Islande. De retour au Canada, je me souviens avoir été extrêmement conscient du nombre d'arbres bordant les rues et remplissant les forêts le long des autoroutes. L'Islande est presque dépourvue d'arbres. Il y a plus de mille ans, les premiers colons ont rapidement abattu la couverture forestière indigène pour construire… ce que les Vikings construisaient à l'époque, laissant derrière eux le paysage magnifique, mais relativement aride, de l'Islande actuelle.


Ressentir la présence de tous les arbres de ce pays ne m'a duré que quelques jours. Mais de temps à autre, cette sensation me traverse lorsque je passe devant les érables devant mon atelier. Si je suis assez ouvert pour la percevoir, ces arbres que je vois chaque jour se transforment en ces étranges formes de vie qu'ils sont réellement.


Ce printemps, j'espère apercevoir un kookaburra du Queensland dans les yeux de mes moineaux de Montréal, une espèce que le blog ornithologique local décrit comme « l'un des oiseaux de jardin les moins désirables ». Celui qui a écrit ça devrait sortir plus souvent.

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